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Le Salon Faire en Normandie confronté à l'initiative régionale du Féno

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Salon Faire en Normandie 2024

Le Salon des refusés, organisé à Paris en 1863, symbolise un moment charnière dans l’histoire de l’art. C'est Napoléon III qui, sous l'influence de Viollet-le-Duc, décide de permettre aux artistes rejetés par le jury officiel du Salon de présenter leurs œuvres dans une exposition distincte. Le refus massif de près de 3 000 œuvres sur 5 000 soumises au Salon officiel, perçu comme une censure de l’innovation artistique par un jury conservateur, provoque la création de cet espace alternatif. Ce « refus » du système en place conduit à une remise en cause des institutions traditionnelles comme l’Académie des beaux-arts et déclenche un processus d’émancipation artistique.

La création du Salon des refusés inaugure une ère où les artistes ne se conforment plus uniquement aux normes académiques, mais cherchent à explorer de nouveaux horizons esthétiques, initiant ainsi la modernité artistique. C'est dans ce cadre que des mouvements comme l'impressionnisme émergeront, marquant la rupture avec les canons officiels de l'époque.

Le Salon FAIRe en NORMANDIE et le FÊNO, résonances historiques et contemporaines

En Normandie, le Salon Faire en Normandie incarne l’esprit d’initiative et d’indépendance porté par un collectif dynamique d’artisans locaux. Cependant, l’intervention du Fêno, une structure régionale établie, rappelle la manière dont les institutions en place peuvent parfois supplanter des initiatives indépendantes, en attirant les artisans ou créateurs vers leurs propres événements, dotés de plus grands moyens et d’une plus grande visibilité.

Dans cette dynamique, on peut voir une situation analogue à celle du XIXe siècle, où l’institution officielle (le Salon, aujourd’hui peut-être représenté par le Fêno) absorbe ou domine les initiatives plus marginales ou indépendantes (comme Faire en Normandie). Les artisans, créateurs ou artistes qui préfèrent se rallier à l'institution régionale (le Fêno), peuvent être comparés aux artistes du XIXe siècle qui aspiraient à la reconnaissance du Salon officiel.

Cependant, tout comme avec le Salon des refusés, il y a aussi une opportunité : ces événements indépendants, comme Faire en Normandie, offrent aux artisans une plateforme d’expression différente, peut-être moins institutionnelle, mais potentiellement plus en phase avec des pratiques innovantes et locales, un peu comme les artistes refusés qui finiront par jouer un rôle clé dans l’émergence de l’art moderne.

Une modernité artisanale face à une institution régionale

L’analogie repose donc sur l'idée d'un conflit entre innovation indépendante et institutionnalisation. Alors que le Fêno, en tant que structure régionale, peut être perçu comme une institution tentant de normaliser ou de canaliser la créativité des artisans à travers ses propres événements, Faire en Normandie pourrait être vu comme l'incarnation de cette modernité, cherchant à préserver une autonomie créative et un ancrage local.

Tout comme le Salon des refusés a permis à des artistes de se distinguer en dehors des circuits officiels, le Salon Faire en Normandie pourrait lui aussi se positionner comme un lieu d’innovation, où les artisans refusant l'homogénéisation régionale pourraient continuer à développer leur art dans un cadre plus authentique et indépendant.